Mon parcours
Après quelques années dans l’industrie musicale à Paris, j’ai ressenti le besoin de me rapprocher d’un mode de vie plus aligné avec mes valeurs. J’ai entamé une recherche personnelle, intérieure et géographique, qui m’a conduite jusqu’au nord du Danemark.
En 2013, j’atterris à Tolne Gjaestgivergaard, chez Gregory Hamilton Miller et Janne Hieck, un couple de céramistes spécialisés dans la cuisson au bois et au sel. Leur univers et leur manière de vivre m’ont profondément marquée.
De retour en France, je fais mes premières armes dans différents ateliers : chez Aurélie Dorard, qui me transmet sa passion du moulage et des cuissons haute température, puis chez Frances Doherty (sculpture) et Christophe et Cécile Atkin (terre vernissée).
En 2015, j’obtiens un CAP de tournage en céramique après une formation à l’Atelier Chemins de Terre à Montreuil, et je m’installe peu après en Normandie, où je crée aujourd’hui des pièces en grès tournées à la main.
Mon savoir-faire.
Mon travail s’articule principalement autour du tournage. Chaque pièce est façonnée à la main, puis séchée jusqu’à une consistance « cuir » pour être tournée à nouveau : c’est le tournassage, qui permet d’affiner les formes, de dessiner un pied, d’équilibrer les lignes.
Après un premier dégourdi à 950°C, j’émaille les pièces une à une, puis les fais cuire une seconde fois à 1150°C, température de grésage du grès de Noron, une terre riche en fer extraite localement.
Mes céramiques sont pensées pour une utilisation quotidienne : robustes, fonctionnelles, mais aussi sensibles et poétiques.

Ma recherche autour de l’émail
L’émail est au cœur de ma démarche. Je compose mes propres recettes à partir de matières premières non transformées : feldspaths, argiles, oxydes métalliques, et plus récemment, cendres de bois. Ces cendres, issues de bois locaux, apportent une dimension naturelle et vivante à mes glaçures, enrichissant ma palette de textures et de nuances.
Chaque émail est le fruit de longues recherches et d’essais, et la cuisson au gaz en réduction permet d’ajouter une part d’aléatoire. Le passage de la flamme crée des variations subtiles d’une pièce à l’autre, parfois même sur une seule et même surface.
Je cherche des couleurs profondes, organiques, imparfaites — et des formes simples, utiles, sobres. La matière brute, notamment le grès chamotté brun que j’utilise, apporte un contraste fort, presque minéral.

une démarche locale et éco-responsable
Installée en Normandie, je travaille avec des ressources locales, dans une logique artisanale et respectueuse de l’environnement. J’utilise principalement le grès de Noron, extrait à moins de 20 km de mon atelier, une terre emblématique des poteries traditionnelles normandes.
Je récupère également l’eau de pluie pour préparer mes émaux, un geste simple mais essentiel dans ma pratique quotidienne.
À travers mes créations, je cherche à proposer des objets artisanaux durables, porteurs de sens, qui nous invitent à ralentir, à prêter attention aux gestes simples, à savourer l’instant. Une vaisselle pensée pour accompagner la vie quotidienne, et nous relier à quelque chose d’essentiel.